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CHAPITRE III.
Amerina croissoit en beauté, ?on esprit ?e formoit, & la curio?ité ne tarda gueres à lui faire na?tre de certaines réflexions.
Elle auroit voulu ?avoir l’u?age de la ceinture. Souvent elle interrogeoit ?a Nourrice ; mais Collonide, femme di?crette ; éludoit ?es questions ; elle connoi??oit l’importance d’un tel ?ecret, d’où dépendoit la gloire du Génie & la tranquillité publique.
La Prince??e étoit encore in?en?ible ; mais le moment fatal approchoit où elle alloit perdre ?on c?ur & ?on repos.
Le Prince Congrelino, tributaire du Génie, vint ?e plaindre des Bianalbins ; en toute occa?ion ceux-ci maltraitoient ?es va??aux.
Le Génie a??embla tous les Grands du Royaume pour juger la cau?e de ?es ?ujets, & les punir s’ils étoient coupables. Ils plaiderent ?i bien leurs droits, qu’ils forcerent Congrelino & ?es va??aux au ?ilence.
Toute la Cour a??i?toit à cette assemblée ; les Dames n’épargnerent rien pour y paro?tre avec avantage ; Amerina les effa?oit toutes par ?a bonne mine & ?es graces naturelles : elle étoit grande & bien faite, la fraicheur de la jeune??e éclatoit dans la vivacité de ?on teint ; ?es yeux tendres & animés exprimoient tout-à-la-fois la langueur de l’amour & le feu du dé?ir. Enfin, toute ?a per?onne offroit l’attrait du plai?ir, & la ?en?ibilité de ?on c?ur ?embloit n’attendre que l’instant de s’y livrer.
Le Prince Congrelino avoit une figure trop di?tinguée pour ne pas produire ces impre??ions ?ubites auxquelles on ?e livre de préférence aujourd’hui ; il attira les regards de toute l’a??emblée ; les femmes ?e l’arrachoient en ?ecret, aucune n’e?t rejetté ?es hommages après un quart d’heure d’entretien ; il étoit aimable & avoit de l’e?prit. Il ne vit que la Prince??e ; elle n’eut des yeux que pour lui : une attraction ?ubite rapprochoit leurs c?urs, ?ans qu’il leur f?t po??ible de s’en défendre.
La Fée Di??imulée, quoique dans un age où l’on n’in?pire plus de dé?irs, avoit cependant encore toutes les prétentions d’une jolie femme. Depuis long-temps elle nourri??oit en ?ecret une pa??ion pour Congrelino ; malgré les avances qu’elle lui fai?oit à chaque in?tant, il feignoit de ne pas s’en appercevoir. Ce jour elle redoubla d’importunités. Congrelino, tout occupé de la Prince??e, ne fit aucune attention à la Fée, elle s’en apper?ut, devint furieu?e, traita fort mal la Prince??e, & lui dit mille cho?es dé?obligeantes.
Amerina devina trop bien le motif de la Fée ; par prudence elle ?e retira dans ?on appartement, & ne s’en plaignit qu’à ?a nourrice.
Quelle femme odieu?e, Collonide ! mais je m’en vengerai. — Et de qui, Madame ? — De la Fée Di??imulée. — Elle e?t bien pui??ante. — Mes charmes ?urpa??ent ?on pouvoir… Mais ne pourrai-je jamais ?avoir pourquoi je porte cette vilaine ceinture ? elle m’en a plai?antée. — Nous en parlerons un autre jour. Il e?t tard, le Génie cha??e demain, vous l’accompagnerez, ?i vous ne dormez pas, votre teint… — Eh que me fait mon teint ; ma ceinture m’occupe d’avantage.
